Texte : Jean-Yves Ferri.

Dessins : Didier Conrad.

Bouderie.

Un soir, trois cavaliers arrivent dans le village de nos irréductibles gaulois. Il s'agit de deux chefs arvernes escortant une adolescente boudeuse, Adrénaline. Cette dernière n'est autre que la fille de Vercingétorix !

En effet, peu de temps avant de se rendre à César, le héros de Gergovie a discrètement exfiltré sa descendance d'Alésia, après lui avoir confié son torque, symbole de la résistance gauloise. Mais un traitre, Adictosérix, cherche à s'emparer de la jeune fille et du collier pour les remettre aux romains.

Les deux Arvernes devant retrouver leurs troupes ainsi qu'un bateau pour mener Adrénaline en Bretagne, la jeune fille est donc momentanément cachée là où aucun romain n'oserait la chercher : le seul et unique village qui résiste encore et toujours...

Comme je m'en doutais,La Fille de Vercingétorix n'est pas le meilleur album de la saga "Astérix". Je dirais même qu'il "stagne". Les gags tournent autour d'Adrénaline et de son caractère très... adolescent : boudeuse, fugueuse et impulsive. Qui plus est, nous découvrons deux nouveaux personnages : Blinix (le fils du poissonnier) et Selfix, le fils du forgeron. Également adolescents, ces deux-là vont très vite bien s'entendre avec notre héroïne et l'accompagner dans ses désirs d'indépendance.

De leurs côtés, les romains, prévenus de la présence d'Adrénaline par le traitre, vont faire tout leur possible pour... ne pas intervenir, sous le prétexte que leur centurion approche de la retraite et voudrait bien ne pas finir sa carrière militaire par un "Alésia II" !

Enfin, Obélix, chargé par Astérix de veiller sur la jeune fille, va se sentir rejeté par les adolescents et faire une crise.

Bref, tout ce petit monde tourne en rond, jusqu'à ce qu'Adrénaline fugue du village et tombe sur les pirates venus faire provision d'eau. Elle parvient à monter à bord de leur navire où elle ne tarde pas à être rejointe par Adictosérix, puis Astérix et Obélix. Les dernières pages de l'album sont certes un régal de bagarre typique de la série, mais cela ne suffit pas à rassasier un(e) fan de nos Gaulois !

Les gags de cet album sont concentrés principalement sur le caractère adolescent (bouderies et révoltes infantiles sont de la partie) et les jeux de mots sont souvent lourdingues. Notons également un hommage plutôt maladroit à Charles Aznavour : il est l'un des pirates, n'ouvrant la bouche que pour citer une de ses chansons.

J'avais reproché au précédent album, Astérix et la transitalique, d'avoir un synopsis un peu trop "léger". La Fille de Vercingétorix se résume à une mésaventure, voire une anecdote. De plus, nos héros sont éclipsés par une donzelle tête-à-claque qui n'a - pour moi en tout cas - aucun charisme particulier.

Les auteurs ont fait savoir qu'ils respecteront un "cycle", à savoir une aventure "gauloise" suivie d'un voyage à l'étranger pour nos deux héros. J'espère que le prochain album saura vraiment me dépayser...