• L'Homme qui tua Lucky Luke

    Hommage... boueux

    L'Homme qui tua Lucky LukeUn coup de feu retentit. Puis des vociférations : "J'lai eu bon   Dieu ! C'est moi, regardez, c'est moi qui l'ai tué !". Une silhouette est allongée dans la boue, portant gilet noir, chemise jaune, bandana rouge et chapeau blanc...

    En quatre vignettes (format scope), on a assisté à la mort d'une légende... Voilà pour la première planche de L'Homme qui tua Lucky Luke, l'album-hommage de Matthieu Bonhomme à Morris.

    J'ai été tentée d'écrire ce post sur Ana'Blog, mon blog consacré au cinéma, tant les clins d'oeil sont nombreux dans cette histoire. Jugez plutôt :

    Quelques jours avant les faits décrits plus haut, par un soir pluvieux, notre ami Lucky Luke arrive dans la bourgade de Froggy Town. Après avoir amené Jolly Jumper à l'écurie, il se fait conduire dans l'unique hôtel du coin, où bientôt il est asticoté par un quidam. Il s'avère que celui-ci est le shérif, dont le frère ainé, sous le prétexte de calmer la situation, oblige notre cowboy solitaire à lui remettre son colt.

    L'altercation a eue lieu sous les yeux d'un mystérieux individu, Doc Wenesday...

    Une attaque de diligence se soldant par un meurtre, un vieux prospecteur, sosie de Lee Marvin, qui redevient chanceux, des frangins ne reculant pas devant l'incitation au lynchage pour que l'étranger ne mette pas son nez dans leurs affaires, une histoire de famille triste à pleurer, et notre héros qui se lie d'amitié avec un vieux gunman rongé par les excès et la tuberculose... Tout cela sonne comme des westerns plus ou moins connus.

    Sans oublier le titre lui-même, référence limpide à L'Homme qui tua Liberty Valance, et le dessin de couverture, qui renvoi de son côté aux films d'Eastwood (notamment l'ambiance orageuse). D'ailleurs, le décor de ville boueuse rappelle les westerns réalistes de ces dernières années (on pense notamment à Open range).

    Cette accumulation de références n'est pas bête en soi, mais à mon avis, elle cache la pauvreté du scénario. Malgré le statut quasi "mythique" de notre héros (la ville entière suit le moindre de ses faits et gestes), malgré le gag récurant de la cigarette qu'il n'arrive jamais à fumer, l'ensemble est assez morne, et surtout, Jolly Jumper n'est qu'un... cheval ! Pas d'état-d'âme, pas de trait d'humour "équin", et, pire que tout, il se fait "enlever" tranquillement, comme une vulgaire monture !

    Oui, j'ai été déçue par cet album, qui sonne plus comme un hommage au western qu'un hommage à Morris et Gosciny.

    L'Homme qui tua Lucky Luke

     

     

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  • Commentaires

    1
    Burt
    Dimanche 22 Mai 2016 à 15:59

    Bonjour Val,

    Lucky Luke est-il vraiment mort dans cette histoire? Il me semblait que la reprise d'un personnage de BD célèbre était possible, à condition que  l'auteur n'en détériore pas l'image.

    Comme le scénario a l'air plutôt sérieux que drôle, difficile de faire intervenir Jolly Jumper, qui redevient un cheval ordinaire.

    Malgré tout, le dessin a l'air d'être de qualité.

    Je ne suis pas sûr de vouloir me battre en duel pour le lire avant tout le monde!smile

    2
    Dimanche 22 Mai 2016 à 16:29

    Bonjour, Burt !

    Pour savoir si Lucky Luke est vraiment mort dans cette histoire, il suffit de feuilleter l'album qui est déjà en vente, ou de l'acheter... Moi,  j'ai fais les deux ! wink2

    Pour ce qui est de la reprise du personnage, je crois avoir lu quelque part que Matthieu Bonhomme a travaillé en étroite collaboration avec "Lucky Production".

    Mais ce qui gâche la lecture, c'est justement ce traitement semi-réaliste, qui gêne les rares tentatives d'humour de l'album et empêche Jolly Jumper d'être le personnage important qu'il a toujours été chez Morris.

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