1988 - Isao Takahata

Un film a voir impérativement.

Seita et Setsuko sont deux enfants japonais qui survivent dans le Kobé de 1945. Leur père, un marin, est porté disparu dans le Pacifique, et leur mère vient de mourir dans un bombardement. Placés chez une de leurs tantes, ils s'y sentent vite de trop, leur parente les houspillant sans cesse et faisant à haute voix des reflexions sur le nombre de bouches à nourir.

Seita decide alors de partir avec sa petite soeur. Trouvant refuge dans une grotte près d'un lac, ils vivent tout d'abord sur les maigres réserves qu'ils se sont constitué, avant que le jeune garçon, voyant la petite maigrir à vue d'oeil, ne se mette à voler de la nouriture.

LE TOMBEAU DES LUCIOLES est un film d'une tristesse infinie, traversée d'humanité, qui fait irrémédiablement penser à JEUX INTERDITS pour l'idée des deux innocents victimes colatéralles de la guerre. ce DA réalisé par Isao Takahata, est basé sur une nouvelle semi-autobiographique qui est très connue au Japon.

L'amour fraternel qui uni Seita et Setsuko est un rempart ô combien fragile face à la mesquinerie de la tante ou la monstruosité du paysan qui tabasse le garçon surprit dans son champ. Personne ne semble se préoccuper de ses deux  enfants seuls, mais nous sommes en guerre, on a d'autres chats à fouetter ; triste constatation.

Les deux enfants, livrés à eux-même, reconstituent dans leur abris de fortune un univers famillial à la fois tendre et bouleversant. La petite Setsuko, âgée de 5 ou 6 ans, sera la victime sacrificielle d'un monde en guerre et son frère ne lui survivra que le temps de voir un Japon pacifié mais rempli d'orphelins et de laissés pour compte.

Le titre du film (et du livre éponyme) provient d'une activité traditionnelle japonaise : la capture des lucioles les soirs d'été pour les relacher sous une moustiquaire et les regarder voler en émétant leur lumière. Seita et Setsuko, en regardant les insectes, se remémorent le passé au côté de leurs parents. Le lendemain, la petite fille creuse une tombe pour enterrer les lucioles mortes...

La dernière image du film est elle-aussi hautement symbolique, et je vous encourage à découvrir (si ce n'est déjà fait) ce monument du cinéma qui vous arrachera des larmes.