• Astérix et le griffon

    2021. Éditions Albert-René.

    Scénario : Jean-Yves Ferri.  Dessins : Didier Conrad.

    Plaine, ma plaine...

    Astérix et le griffonLe géographe Terrinconus est parvenu à convaincre César de l'envoyer en terre barbare, à la tête d'une expédition à la recherche du légendaire griffon. Mais un groupe de gaulois que nous connaissons bien s'est lui aussi aventuré sur les steppes glacées du territoire sarmate : en effet, le druide Panoramix, à la suite d'un message de son ami, le chamane Cékankondine, est parti avec Astérix et Obélix pour remettre à la tribu un peu de potion magique. Mais pour nos irréductibles gaulois comme pour les romains, cette aventure sera marquée par bien des désagréments.

    Très franchement, je ne peux pas dire que j'attendais impatiemment cette 39ème aventure d'Astérix. La disparition récente d'Albert Uderzo et la faiblesse du dernier album, La Fille de Vercingétorix, me faisait craindre une baisse qualitative des nouveaux opus de la saga. Et... force est de constater, hélas, que j'avais raison.

    À la base, l'idée est originale : faire voyager nos héros à l'extrême est du monde connu d'alors promettait beaucoup. Mais j'ai trouvé le prétexte plutôt faible : d'un côté, les romains cherchent une créature légendaire pour les jeux du cirque, de l'autre, le druide Panoramix parti bille en tête suite à un "rêve-message" envoyé par son ami chamane : je n'ai pas souvenance d'un album d'Astérix débutant sur des bases aussi faibles.

    Je reconnais avoir souris, et même ris à certains gags, certaines références, mais je sais déjà que j'aurai vite oublié l'ensemble de l'humour de cet opus, alors que j'ai encore en tête les saillies drôlatiques d'Astérix en Corse ou d'Astérix chez les belges. Le scénariste Jean-Yves Ferri se repose bien trop sur les références à notre époque, qui, par définition, sont celles qui vieilliront le plus.

    Parlons aussi du "féminisme" de l'album : la tribu sarmate y est décrite comme un village d'amazones, où les rôles sont inversés (les femmes sont les guerrières, les hommes gardent les enfants et font la popote), mais l'ensemble est tellement caricatural que c'en devient gênant. Les femmes sont des sortes de "walkiries" lourdaudes, réduites le plus souvent à admirer les ruses d'Astérix. D'ailleurs, l'une d'elle va se solder par la disparition d'une partie de la soldatesque romaine, sous-entendant des morts par noyade. Une première dans un album du petit gaulois !

    Autres gros problèmes, la langue sarmate, que j'ai trouvé relativement ridicule, et  les gags autour d'Assurancetourix, contraint de refaire la potion (qui a gelée) avec l'aide d'un sarmate plein de bonne volonté mais peu efficace.

    Je vais finir ce post en évoquant deux détails : l'apparition (en une vignette) de l'équipage pirate - qui, il est vrai, est toujours présent dans chaque album- et un hommage à Uderzo dans l'image finale, sous la forme d'un hibou triste, référence au "lapaing" triste de l'album Astérix chez les belges.

    Oui, l'esprit d'Astérix est bien mort avec ses créateurs...

    Astérix et le griffon

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